J'en pris livraison à la concession Citroën de Bar sur Seine et m'empressais, sitôt rentré à la maison, de retirer la capote et parcourir la campagne "au grand air" ... à la grande joie de la famille et malgré le temps pluvieux cette année là.
Environ six mois plus tard, une lettre en provenance de Metz, revêtue des tampons "Courrier Officiel, ne pas ouvrir" et “Sixième région Militaire” arriva à la maison, à mon intention.
Quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver un message m'indiquant que la voiture avait été choisie au titre des réquisitions et devait être remise aux Armées sur simple demande !
Ce courrier était accompagné d'un livret cartonné intitulé "Avis de classement" (image 1) et d'un autre document intitulé "Ordre de convocation" (image 2)
Ce dernier comprenait toutes les directives à suivre en cas de mobilisation :
- Lieu de remise du véhicule aux Armées
- Liste du matériel à y joindre (roue de secours, trousse à outils et lot de bord, plein d'huile et d'essence)
- Reçu de réquisition et conditions de remboursement par l’État
- Rappel de la loi et des sanctions encourues par "ceux qui n'auraient pas obtempéré"
Naturellement et heureusement, il ne se passa rien et cette Méhari continua avec moi à son volant à parcourir la campagne auboise... jusqu'à la suivante que je possède toujours...
Cependant, cet épisode m'avait relativement tracassé, car sortant d'un service militaire relativement 'musclé', j'étais replongé dans les insouciances de la jeunesse et me souvenais que rien n'était acquit et que de graves problèmes pouvaient survenir.
En parlant avec un ancien du village, celui ci m'indiqua qu'au temps de son enfance, l'armée convoquait tous les ans les fermiers afin d'acheter leurs plus beaux chevaux.
Les temps avaient changé, mais restaient les vieilles traditions militaires.

Jean

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