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Heureusement qu’elles sont munies de capotes, nos bonnes vieilles Citroën Méhari, parce qu’avec le temps de ces derniers jours… C’est effectivement ce long week-end du 1er mai que le Méhari Club de France avait choisi pour rassembler ses membres à Obernai. Antoni Wimmer, un Obernois, membre de cette confrérie chaleureuse, avait bien préparé le séjour des hôtes de la ville. Vrai qu’en tant que fonctionnaire au pôle technique municipal, il avait pu organiser les activités avec l’aide de la ville et du camping. C’est d’ailleurs au camping que se retrouvaient les participants en soirée, après avoir sillonné les routes d’Alsace. Tous les 400 membres du Méhari Club de France n’avaient pas fait le déplacement : les rassemblements sont à géométrie variable, selon les disponibilités des propriétaires. Mais ils étaient quand même venus des Yvelines, de l’Essonne, ou encore de la Belgique, comme Yves, un Bruxellois, qui se présente comme membre de l’antenne belge du Méhari Club de France.
Conçue au départ comme une utilitaire
On le voit : la célèbre voiture tout terrain de Citroën a des adeptes un peu partout. La marque aux chevrons en a produit plus de 144 953 exemplaires, dont 1 213 en version quatre roues motrices. La production s’est étalée de 1968 à 1987.
On les aperçoit encore parcourir nos routes, bien visibles avec leurs couleurs acidulées qui évoquent la balade et la nature. Chacun perçoit aussi le doux ronronnement caractéristique du moteur deux cylindres. Si le constructeur l’avait conçue aussi pour être un utilitaire, force est de constater que la Méhari fut avant tout un véhicule de loisirs.?
Combien de Méhari tournent encore de nos jours ? On va dire au moins 400, puisque c’est le nombre de membres du Méhari Club. Mais en considérant les « non inscrits », on devrait quand même aboutir largement au-delà des 400 voitures encore fonctionnelles sur les 140 000 exemplaires fabriqués.?
Verra-t-on encore longtemps rouler nos Méhari ? Sans doute, car les collectionneurs en prennent le plus grand soin. D’ailleurs, la plupart les emportent sur une remorque pour parcourir de longs trajets. Quant aux pièces détachées — c’est la question qui vient de suite à l’esprit — on en trouvera encore longtemps : des clubs arrivent, à partir des moules originels, à fabriquer les composants d’un moteur et les autres organes.?
Le grand périple des méharistes ne fait que commencer pour cette année.?Les rendez-vous sont inscrits sur l’agenda de l’association pour toute la belle saison : la Touraine, Cassis, Amiens.?Et ainsi de suite jusquà l’automne prochain. De quoi croiser du monde sur les routes de France et d’ailleurs. L’occasion de faire fructifier un capital sympathie déjà costaud. Car la Méhari suscite le respect : ses conducteurs sont toujours étonnés de la courtoisie des autres automobilistes. « On nous laisse souvent passer au carrefour quand nous ne sommes pas prioritaires », confie un collectionneur.?
Et lorsque les petites Citroën joyeuses font la pause, combien sont-ils, les curieux, qui viennent chacun raconter leur anecdote. Dire qu’ils ont connu la Méhari à l’armée, qu’ils en ont possédé une, ou qu’un voisin roulait Méhari. On a tous dans le cœur une petite Méhari…?